EBRC, partenaire digital du projet européen "Better Before"
Le mardi 19 mars 2019, EBRC avait donné rendez-vous à 30 jeunes lycéens issus de 6 pays européens pour débattre au sujet de la digitalisation, à travers une visite personnalisée d’un des cinq Data Centres Tier IV d’EBRC, situé à Kayl… tout en y ajoutant une dimension artistique. En effet, accompagnés de l'artiste anglais Mikhail Karikis dans le cadre d'un programme coordonné par le Centre National de l'Audiovisuel (CNA), ils participent actuellement au projet "Better Before". Rencontre avec Mylène Carrière (photo), responsable pédagogique au CNA, pour décrypter cette initiative européenne unique.
Pour la responsable pédagogique qui participe à son troisième projet européen, "Better Before" affiche une grande ambition car il est développé par six partenaires européens, avec une attention toute particulière portée sur l'innovation. La mission principale de ce programme ? L'éducation à l'image et aux média, mais aussi le développement de l’esprit critique et d’une meilleure compréhension des enjeux à venir. En effet, selon Mylène Carrière, cette initiative européenne a pour objectif d'aller au-delà du traditionnel échange. Pour ce faire, celle-ci promeut et mise sur l'innovation pédagogique : "l'éducation vit une période assez difficile en Europe, avec un rapport délicat à la pédagogie classique et les jeunes générations ne se retrouvant plus forcément dans les méthodes traditionnelles". Ainsi, ce projet amène les élèves à aborder l'enseignement d'une nouvelle manière, à apprendre différemment d'un cours académique tout en donnant l'occasion aux professeurs d'adopter de nouvelles méthodes. "L'idée est de placer la créativité et l’esprit critique comme un des moyens permettant de stimuler l'apprentissage et la réflexion", ajoute la responsable pédagogique et coordinatrice du projet "Better Before".
Le digital au cœur du projet "Better Before"
Cette thématique invite les élèves, accompagnés de Mikhail Karikis, un artiste anglais se spécialisant dans les œuvres visuelles et sonores, à réfléchir sur la notion du passé – qu'il est d'ailleurs parfois difficile d'identifier – ainsi que sur la nostalgie, avec une réflexion profonde sur notre société, son futur, et aussi sur la période de digitalisation qu'elle connait actuellement. Pour cela, des étudiants de 6 pays différents ont été sélectionnés afin de pouvoir confronter leurs points de vue, leurs histoires et leurs valeurs. Comme l'explique Mylène Carrière, "les pays ont été soigneusement sélectionnés pour créer un débat. Nous retrouvons ainsi des jeunes originaires d'Espagne, du Royaume-Uni, de Grèce, d'Allemagne (de l'Est) ou encore de Lituanie : des pays qui connaissent actuellement une situation de "crise", qu'elle soit politique, économique, etc.". Mikhail Karikis et ses œuvres, Mylène Carrière les avait repérés il y a maintenant deux ans, à l'occasion d'une exposition au Casino Luxembourg, Forum d’art contemporain. Ses installations sont généralement composées de vidéos, photos et sons. Dans la cadre du projet, l'artiste s'est donné pour mission d'expliquer aux élèves comment créer un langage artistique à travers des expériences concrètes, et en transformant une réflexion "banale" en une langue métaphorique. "À travers son art, il leur laisse l'occasion de s'exprimer ! Le programme a débuté par une rencontre entre les jeunes étudiants et l'artiste ainsi que la définition des thèmes qu'ils souhaitent aborder. Ensuite, ils feront partie du processus de sélection des images et pourront partager leurs idées et ressentis", souligne la responsable pédagogique.
Au Luxembourg, ce sont la "pression" et la "digitalisation" qui sont discutées, avec notamment la visite d'un des 5 Data Centres d'EBRC. Comme l'explique Jean-François Hugon, Head of Marketing au sein de la société spécialisée dans la protection et la gestion de l'information sensible, "l'objectif est de pousser cette réflexion sur les data, leur gestion, et l'impact qu'elles peuvent avoir sur notre société, notre futur. Cette génération, née avec le digital, est la première à connaître le cyberespace. Accompagner ces adolescents européens dans cette prise de contact avec nos activités et leur permettre de visiter ce data centre au cœur des activités numériques, c’est aussi les encourager à la réflexion, apporter un regard critique sur les changements que cela induit avec des bénéfices mais également de les sensibiliser aux cybermenaces". En effet, le Luxembourg, en plus d'être reconnu pour sa place financière et notamment les fonds d'investissements, est aujourd'hui l'un des pionniers dans les approches de Cyber-Résilience, ayant bâti une véritable "forteresse digitale", mais est également l'un des piliers de l'Europe numérique qui se construit actuellement. Ainsi, cette matinée passée au sein du Data Centre d'EBRC a permis aux jeunes étudiants européens d'aller au-delà de ce qu'ils entendent régulièrement dans les médias, en discutant directement avec des experts techniques, leur offrant également la possibilité de découvrir les actuels et futurs métiers du digital.
"Favoriser l'échange et faire tomber les barrières sociales"
Après cette session à Kayl, le programme "Better Before" s'est poursuivi avec une sensibilisation supplémentaire à la cybersécurité grâce aux experts de BEE SECURE, des moments de loisirs avec notamment quelques parties de Laser Game, puis un retour à l'enseignement par un débat avec le Ministère de l'Education. Le Centre National de l'Audiovisuel, et plus particulièrement Mylène Carrière, continuera la coordination du projet dans les autres pays européens jusqu'en 2021. C'est à ce moment que Mikhail Karikis et les élèves présenteront leurs œuvres à l'occasion d'une exposition au CNA, qui pourra être dupliquée dans plusieurs musées d'art contemporain à travers l’Europe. "Puis, à la fin du programme, chaque élève obtiendra un diplôme de la Commission européenne qui pourra notamment leur permettre de poursuivre des études à l'étranger, via des bourses Erasmus. Les élèves sont quant à eux logés dans des familles d'accueil afin de favoriser l'échange et de faire tomber les barrières sociales. En effet, l'un des buts de ce projet est également de promouvoir la mobilité et les cursus internationaux", conclut Mylène Carrière.
Photo: EBRC